Poésies de jeunesse
Nausée
Une odeur chaude et amère
Surnage entre ces murs froids
Où vivent des jeunes, avides,
D’un malsain dilué.
Leur regard insipide
Ne rit que dans leurs jeux
Sournois et sans malice.
Aujourd’hui dans leurs yeux
Une petite fille essaie de se débattre
Mais son corps est trop faible
Va-t-elle résister à ses tensions féroces
Va-t-elle s’abandonner à ces dents aiguisées
Ici, à cet instant lutte et luttera
Sa force sera sans fin
Son courage l’aidera
Face à ces oiseaux de proie
Qui sans cœur, ni loi
Violeront tous les droits.
Tristesse, tendresse
La fleuriste aujourd’hui n’a pas vendu de fleurs,
Son panier est rempli, sa bourse est bien légère.
Pourtant ainsi qu’hier, sont passés les badauds,
Dans la rue où ma mère avait vieilli ses os.
Son visage marqué par les années passées,
Ressemble à ses fleurs qui n’ont pas su faner.
« Achetez mes violettes, mes roses ou mes lilas »,
S’écriait la vieille femme du matin jusqu’au soir.
Mais les passants pressés passaient sans regarder,
Notre gentille fleuriste qui toujours espérait.
Ainsi le lendemain, assise sous son grand chêne,
Elle s’égosillait pour vendre ses bouquets.
Et les heures, et les jours et les années passaient
Jusqu’au moment présent où se sont arrêtés
Tous ces passants pressés qui jadis fuyaient
Dans la rue où maman aujourd’hui s’est tuée…
Tuée à la tâche.
Et il aura fallu le décès d’une femme pour stopper
Des vivants avides tels des rapaces du sang qui a coulé.
Je suis triste pour eux qui ne savent que courir
Laissant passer la chance de pouvoir partager
Avec son voisin un regard, un sourire.
Je suis heureux pour maman
Qui bien malgré elle est désormais noyée
Sous des milliers de fleurs
Offertes par ces mêmes badauds
Repentants et piteux
Du temps qui a passé
Et qui s’est arrêté
Grâce à toi ma douce maman.