Roman 4 - VIVRE SANS LUI
VIVRE SANS LUI
Vivre sans lui - synopsis
MARIE MAHÉ
PUBLIÉ LE 10/03/2019 17:09
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La pratique de la voile a réuni François et Margaux, deux adolescents. Elle est artiste, lui est matheux. Il vit avec ses parents à Nancy, elle vit avec sa mère et sa tante d’adoption à Clermont-Ferrand.
La brusque disparition de la maman de Margaux va les unir pour le meilleur et pour le pire. Le pire arrive le jour où François disparaît, ils allaient fêter leur cinquième anniversaire de mariage.
Margaux se noie dans son chagrin et revient sur sa vie au travers de la correspondance qu’elle a eue avec son bien-aimé à l’époque où ils étaient adolescents.
Valérie, son amie de toujours, la soutient et l’oblige à réagir. Mais son attitude envahissante va éloigner Margaux.
Débute une enquête dont les rebondissements vont mettre à jour des éléments déroutants.
Bonne lecture et surtout n'hésitez pas à me faire partager vos critiques, elles seront toujours source d'inspiration pour la suite. Merci
Préambule
François vivait avec ses parents à Nancy, Margaux habitait avec sa mère à Clermont-Ferrand. Ils se retrouvaient pourtant à chaque vacance pour faire de la voile. Ensemble sur l’eau, ils étaient imbattables. Malgré les sollicitations répétées de la plupart de leurs instructeurs de l’UCPA, ils n’avaient pas accepté de faire de compétitions en dehors des périodes de vacances scolaires, prétextant l’un et l’autre des emplois du temps incompatibles avec un entraînement à haut niveau. Personne ne comprenait pourquoi ils s’obstinaient ainsi. Leurs retrouvailles régulières avaient quelque chose d’étonnant presque bizarre. Toute la journée, ils naviguaient ensemble, et après avoir rempli les tâches incombant aux marins de retour sur la terre ferme, ils se séparaient. Lui se retranchait dans ses livres, elle passait son temps à dessiner. Contrairement à la majeure partie des autres jeunes, ils ne participaient ni l’un ni l’autre aux activités organisées par les moniteurs, toutefois ils faisaient tant la fierté du directeur du centre qu’à aucun moment il n’avait jugé bon de faire une quelconque remarque sur ce qui appartenait à leur vie personnelle.
Puis en 1983, Margaux n’était pas venue à son stage de voile du mois d’août. Personne à l’UCPA ne savait pourquoi elle n’avait pas renouvelé son inscription. C’est au cours de ces dernières vacances qu’il avait réalisé combien Margaux lui avait manqué, bien plus qu’il ne l’aurait pensé. François n’avait pas gagné de régate cette année-là, il n’avait pas eu le cœur à ça. C’est la raison pour laquelle en octobre de cette même année tandis qu’ils allaient fêter leur quinze ans respectifs, François s’était décidé à lui écrire un petit mot pour son anniversaire. Alors qu’ils n’étaient que de très bons coéquipiers depuis de nombreuses années, ils n’avaient jamais chercher à se voir ailleurs que durant leurs vacances à L’ UCPA, cependant il s’était tissé entre eux un lien très fort bien que discret. François avait acheté une jolie carte d’anniversaire représentant l’océan et au fur et à mesure de ses brouillons, il avait dû se rendre à l’évidence, tout ce qu’il avait à dire à Margaux ne tiendrait sans doute pas en trois ligne. C’est la raison qu’il l’avait décidé, dans un premier temps, à lui faire parvenir sa carte avec juste ce petit message :
«Nancy, le 8 octobre 1983, Bon anniversaire Margaux, tu m’as manqué cet été et sans toi je n’ai gagné aucune régate. Donne-moi de tes nouvelles que j’espère bonnes. François ton équipier préféré ».
Le message était sobre, néanmoins il avait eu l’impression de dire l’essentiel en lui expliquant qu’elle lui avait manqué. Si elle lui répondait, il serait plus loquace cette fois en lui écrivant ce qu’il avait noté dans ses multiples brouillons échoués dans la corbeille. Pour l’instant il devait être pragmatique et réaliste. Il ne savait pas ce que Margaux avait dans la tête à son sujet. À aucun moment, elle n’avait fait un geste pour aller vers lui, ceci étant, il n’avait rien fait pour provoquer une réaction de sa part. C’était si loin des comportements dont il avait l’habitude. Il était partagé entre s’en éloigner rapidement pour éviter de vivre avec cette sensation de manque – manque de quoi au juste ? C’était la première fois qu’il éprouvait cette impression. Devait-il en avoir peur ou au contraire faire en sorte qu’elle perdure ? François était pris entre deux feux – mais de quels feux s’agissaient-ils ? Il ne s’était jamais, jusqu’à présent, préoccupé de ce genre de sentiments. Au sein de sa famille rien ne se rapprochait de ce qu’il vivait depuis ces dernières vacances à Bénodet. Son père très occupé par un emploi du temps de ministre ne faisait que croiser François entre deux couloirs, quant à sa mère, elle était plus préoccupée par les enfants du tiers-monde que par son propre fils. La seule personne la plus proche de lui était Martha, la cuisinière, qui avait également été durant toutes ces années sa nourrice, sa baby-sitter rarement sa confidente puisque François n’avait pas vraiment éprouvé le besoin de se confier à quiconque, or s’il avait eu à le faire, il aurait certainement choisi Martha. Depuis qu’il était au collège, il était interne et ne rentait chez lui que le week-end et parfois un week-end sur deux. Bien que solitaire, il avait des copains de classes qui contrairement à lui avaient une vie sociale et amoureuse bien remplie. Toutefois jusqu’à ces dernières semaines, il n’y avait pas vraiment fait attention. François était plus préoccupé par sa passion, à savoir les sciences en général et plus particulièrement les Mathématiques et la Physique-chimie. Il passait tout son temps libre à faire des expériences dans le laboratoire du collège mis à sa disposition par son professeur principal qui misait énormément sur cet élève qu’il pensait surdoué, notamment dans ces domaines. Pour en revenir à ses parents, l’un comme l’autre avaient contrairement à leur fils une vie sociale très importante et compte tenu de leur emploi du temps respectif, François n’était pas certain que leur propre chemin se croise très souvent. Lors des week-ends qu’il passait chez lui, il ne voyait que très peu ses parents ou parfois séparément. Chacun avait des occupations aux antipodes. Sa mère passait son temps à organiser des galas afin de récolter des fonds pour l’une des associations dont elle s’occupait. Elle sortait beaucoup, la plupart du temps accompagnée de jeunes gens, mannequin, chanteur, artiste qu’elle mettait en avant lors de ses manifestations. Son père voyageait tout le long de l’année, visitant les nombreuses holdings qu’il avait mises en place un peu partout dans le monde. C’était un homme craint car très puissant. Au sein de sa famille, si tenté qu’il ait eu une famille au sens où on l’entend, personne n’avait offert à François ce que l’on appelle de l’affection. Il ne se souvenait pas quand, de son père ou de sa mère, il avait eu une accolade ou une marque de tendresse. Certes il avait tout ce dont il avait besoin d’un point de vue matériel mais hormis cela il n’avait rien. Pas une once d’amour. Alors que connaissait-il de l’amour ? Lui si brillant ne s’était pas préoccupé de ce type de relation jusqu’au jour où Margaux n’était pas venue à son stage de voile. Cet été-là, François avait eu l’impression d’un manque, manque qu’il n’arrivait pas à définir précisément n’ayant pas eu, jusqu’à présent, aucune émotion qui s’en rapproche. Il devait en avoir le cœur net et pour cela, il devait envoyer sa carte et attendre. Plus tard si Margaux lui répondait, il serait toujours temps d’en parler à Martha. Elle avait eu un mari fut un temps, même si très jeune il était décédé à la suite d’un cancer. De son mariage était née une fille dont elle avait de nombreuses photos dans sa chambre dans laquelle parfois François s’était réfugié étant plus jeune quand il se sentait trop seul dans cette grande maison. Martha devait savoir des choses à ce sujet. Sur ces entrefaites François avait déposé sa carte dans la boîte aux lettres de l’internat. Si tout se passait comme prévu, le courrier mettrait deux jours à arriver, Margaux mettrait un ou deux jours pour lui envoyer sa réponse et elle mettrait deux jours encore au retour. Dans le meilleur des cas il devrait pouvoir recevoir la lettre de Margaux en début de semaine suivante. D’ici là, les examens de rentrée au Lycée allaient l’occuper largement.