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Pris au piège - Courage champion ...
Entre jour et nuit, il existe des lieux irréels, des lieux inédits, entre rêves et réalité, où tu n’es ni tout à fait sur terre, ni réellement ailleurs simplement entre les deux… Comme en apesanteur, ici sans être là, pourtant ce seront pour toi les plus merveilleuses soixante minutes de ta vie.
Depuis cent-vingt jours, tu souffres, tu veux mourir, tu refuses de poursuivre le chemin que d’autres veulent te faire emprunter. Tu te révoltes, tu cries, tu te débats, en désespoir de cause tu cesses de manger, de boire…
Mais rien ne les arrête, ils luttent pour toi, contre ta volonté de vouloir en finir.
Passer de l’anéantissement à la révolte, de la peur à la violence, de l’indifférence à la haine pour ceux qu’hier encore tu adorais… que tu écoutais et qui t’écoutaient.
Pourquoi dorénavant sont-ils sourds ?
Tu as 17 ans, tu as choisi de mourir. As-tu vraiment réfléchi pourquoi désormais tu t’apitoies sur ton sort ? Ne serais-tu plus ce même garçon qui, il y a quelques mois, était un gagnant, une force de la nature… Ce merveilleux nageur aimé de tous ses camarades, le bon vivant, le drôle, le désespérément romantique écrivant des poèmes…
Vouloir mourir c’est ton droit mais es-tu sûr que c’est le bon choix ? Crois en toi …
- Jusqu’à présent mes chers parents vous m’avez fait confiance en validant mes choix, en m’aidant à les concrétiser, à les faire exister.
Depuis ma plus tendre enfance, je nage. Je fais de la compétition, toujours plus haut, toujours plus dur… Voici quelques temps, je te l’ai reproché, et maintenant je m’en veux. Comment ai-je pu penser que tu puisses être heureuse de me voir m’éloigner à l’autre bout de la France à quatorze ans à peine. Pourtant tu m’as aidé à préparer mon examen d’entrée. Depuis mes cinq ans tu as toujours été là, à mes côtés, tous ces longs week-ends de compétitions. Que de sacrifice tu as dû faire toutes ces années… délaissant parfois le reste de la famille pour moi et moi seul !!! Dieu que j’ai été égoïste…
Et aujourd’hui encore tu es à mes côtés, négligeant tout le reste. Tu te bats pour moi.
Je ne veux plus me battre, comprends-tu ?
Je ne pourrais plus jamais nager, courir, avoir tout simplement une vie normale. Laisse-moi partir, je t’en supplie maman, laisse-moi me noyer dans cette eau que j’ai tant aimée. Qui m’a vu naître, grandir et demain me verra mourir.
Que puis-je attendre de cette vie si injuste désormais ? …
Entre jour et nuit, il existe des lieux irréels, des lieux inédits, entre rêves et réalité, où je n’étais ni tout à fait sur terre, ni réellement ailleurs simplement entre les deux… Comme en apesanteur, ici sans être là. Ce fut mon heure bleue, bleue comme l’eau dans laquelle j’ai retrouvé le goût de vivre.
Le handicap n’est pas celui qu’on croit.
C’était avant tout mon manque de volonté, de confiance en moi et en les autres. Désormais je souris à la vie, j’ai 30 ans, une femme que j’adore, deux enfants et je suis médaillé de bronze aux derniers jeux paralympiques.